Thil :
Historique :
Histoire de Thil, par Maurice Jonot :
Le terroir, de dimensions restreintes (211 hectares), a été
occupé à diverses époques archéologiques.
La fixation du village à son emplacement actuel date
vraisemblablement de l'époque mérovingienne. Il
faut arriver au début de la monarchie capétienne,
à la fin du Xème siècle, pour trouver la
première mention écrite de Thil, sous le nom de
Tilia, entre 987 et 996. Ce nom dérive directement du
latin "tilia", le tilleul, comme c'est le cas pour
d'autres Thil en France.
Pendant plusieurs siècles, Thil (comme les villages voisins
de Saint Thierry, Villers-Sainte Anne aujourd'hui disparu, Trigny,
Luthernay aujourd'hui simple ferme de Bouvancourt, Merfy, Pouillon)
fit partie de l'abbaye de Saint Thierry. Très exactement,
l'abbaye possédait le manse seigneurial de Thil, c'est-à-dire
les maisons, jardins, champs, prés, bois, etc
constituant
des unités d'exploitation agricole.
Le village de Saint Thierry formait alors une seule paroisse
avec Villers-Sainte Anne, Pouillon, Merfy et Thil. A Thil, il
y avait une chapelle médiévale qui durera jusque
dans les années 1870, une nouvelle église étant
inaugurée en 1869.
Il y eut des conflits parfois violents entre l'abbaye et la
communauté des cinq villages, dont Thil. Les "vilains"
cessèrent d'être taillables et corvéables
à merci et les droits seigneuriaux furent limités.
Le terroir était couvert d'excellents plants de vigne
et d'un bon nombre de terres arables, même de quelques
prairies. Au XIIème siècle, il y avait un moulin
sur le ruisseau Sainte Marguerite ; il sera ensuite remplacé
par un moulin à vent à la fin du XVème
siècle.
L'illustre famille rémoise Dérodé avait
une belle propriété à Thil, sise en face
de l'actuelle mairie. Citons Pierre-Augustin Dérodé
Géruzez (1768-1849) qui contribua à l'établissement
du canal de l'Aisne à la Marne, et Ernest Lefèvre
Dérodé (1853-1913), compositeur de musique très
apprécié.
En 1914, au début de la guerre de 14-18, le célèbre
violoncelliste Maurice Maréchal vint à Thil et
aux environs immédiats comme soldat avec son unité.
Si la préhistoire, la protohistoire et l'époque
gallo-romaine sont bien représentées dans les
champs autour du village, les vestiges lapidaires plus récents
sont rares : socle de calvaire du XVème ou XVIème
siècle, et surtout, au premier étage du numéro
2 de la rue de la Grande Fontaine, un vraisemblable linteau
de cheminée d'époque Henri II, réutilisé
comme décor de fenêtre ; de part et d'autre de
deux ailerons très abîmés, un cartouche
dont les angles se retournent en volutes porte un médaillon
circulaire entouré d'une frise géométrique.
Ce médaillon porte des traces de gravure illisibles de
loin. Sous le médaillon, est représenté
un ange dont la tête est abîmée, et qui présente
des ailes. Au-dessus du médaillon, un motif sculpté
malheureusement cassé représentait peut-être
une palmette.
La population du village est en augmentation et dépassera
peut-être dans quelques années les 300 habitants,
chiffre qu'elle atteignait vers 1840.
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